Depuis quelques années, l’usage des huiles essentielles a pris de l’ampleur. Pour beaucoup de gens, ce qui est naturel est forcément bon et sans danger. Mais est-ce vraiment le cas ? Je m suis beaucoup interrogée sur le sujet et voici donc le résultat de mes petites recherches.

Les industriels, malgré toutes les pierres qu’on peut vouloir leur jeter, cherchent à répondre aux demandes des consommateurs, à anticiper leurs besoins... quitte parfois à en créer de nouveaux.

Au fil des années, les méthodes ont évolué jusqu’à devenir, aujourd’hui, fortement controversées. Quant à eux, les consommateurs ont l’impression d’avoir été abusés et trompés sur la marchandise. Dépitées, de nombreuses personnes cherchent une alternative dans le BIO et les approches dites « naturelles ».

A travers ce choix, il y a aussi un besoin de simplicité, d’authenticité, de transparence, une sorte de retour aux sources. Bien souvent on entend des raccourcis du genre « ce qui est naturel est forcément plus en harmonie avec notre corps… plus doux et moins agressif ».

En poussant encore un peu plus loin, on s’aperçoit que nombreux sont ceux qui croient que « plus doux » signifie « inoffensif »…

Je me pose plusieurs questions là dessus et ce, depuis longtemps:
  • Est-ce qu’un produit naturel est toujours sain et inoffensif ?

  • Est-il vrai que ces produits dits naturels sont plus efficaces que ceux issus de l’industrie? Dans certains cas, avec une efficacité presque miraculeuse ?

  • Peut-on vraiment faire confiance à TOUT ce qui « naturel » ?

J’ai moi-même commencé à utiliser quelques huiles essentielles. J’aime aussi comprendre le pourquoi et le comment des choses et c’est donc tout naturellement que j’ai voulu savoir à quoi j’avais affaire

Les huiles essentielles: un peu d'histoire… naturel ...lement !

Personnellement, je trouve très important de connaître notre histoire. La connaissance du passé est très utile à la compréhension du présent. Dans le cas des huiles essentielles, il faut revenir à leur forme primaire: les plantes.

On le sait très bien, les plantes ont été la première forme de médecine utilisée par l’homme. On ne compte plus les écrits, passés ou présents, sur leurs propriétés. De nombreuses molécules synthétiques utilisées en médecine moderne sont d’ailleurs issues du monde végétal.

L’utilisation des plantes sous forme d’huile ne date pas d’hier.

On retrouve des traces et des écrits non seulement depuis l’Antiquité (en Egypte ancienne notamment), mais aussi, sur tous les continents.

Elle ont surtout été très prisées pour leurs composantes aromatiques dans le domaine de la parfumerie. Mais leur usage a aussi marqué les rites religieux a travers les époques, servant alors à communiquer avec les Dieux. 

Ce que nous raconte l'histoire

Dans l’Egypte ancienne, les bandelettes qui servaient à l’embaumement des morts étaient trempées dans des huiles essentielles et ont permis la préservation de corps jusqu’à nos jours. Quand on voit le résultat, on doit admettre que le procédé a vraiment bien réussi!

Un célèbre philosophe chinois (Confucius, 551 à 479 avant J-C), publia un ouvrage concernant l’utilisation des huiles essentielles dans les soins et l’harmonie sexuelle. Pas mal ces Chinois!

Bien avant la conquête des Amériques, les Mayas, les Incas et les Aztèques utilisaient les plantes et de leurs huiles. Elles servaient à soulager divers maux et à purifier le corps et l’esprit.

Plusieurs figures historiques du temps de la Grèce et de l’Empire Romain, se sont intéressés aux huiles essentielles et à leur usage en médecine. C‘est le cas d’Hippocrate (Des aphorismes avec environ 230 plantes répertoriées pour leurs effets); d’Aristote (avec plus de 500 plantes) et de Théophraste (L’Histoire des plantes est un compte-rendu détaillé sur les diverses formes et utilisations des plantes en médecine). Autrement, elles étaient surtout utilisées dans le domaine de la parfumerie, de la séduction et dans les rites religieux.

Au Moyen-Age, l’utilisation des huiles essentielles était associée aux sorcières et aux puissances maléfiques. C’est pour cela que tout ce qui concernait la médecine et l’utilisation des plantes  était confié aux membres du clergé. On comptait aussi sur les apothicaires, qui faisait souvent partie du clergé ou appartenaient à quelques maisons nobles. Ce qui est amusant, c’est qu’avec les Croisades et la découverte de la distillerie, les huiles furent ensuite considérées comme un symbole de purification et de concentration des forces divines…

Pendant la Renaissance, c’est l’époque de la grande utilisation des huiles dans le domaine de la parfumerie. Elles furent aussi très utiles pour repousser les grandes épidémies.

L'histoire des quatre voleurs

Une histoire que je trouve bien amusante est celle des quatre voleurs pendant la peste. Ils avaient concocté une potion à base de plusieurs huiles essentielles. En s’en couvrant le corps, cela leur permettait d’entrer dans les maisons des pestiférés sans être eux-mêmes contaminés. Ils pouvaient donc les dérober, bien tranquilles, sans risque d’être trop importunés… Ils ont quand même fini par être arrêtés, mais ils furent libérés (délivrééés…) en échange de la recette de leur « mixture ».

Pendant longtemps, les huiles essentielles servirent surtout dans la parfumerie. Il faudra attendre le début du vingtième siècle pour que les recherches s’orientent vers de nouveaux horizons.

Découverte des propriétés des huiles essentielles: le XXème siècle

En 1910, René-Maurice Gattefossé, un ingénieur chimiste travaillant dans la parfumerie, découvre le potentiel cicatrisant de la lavande vraie. Lors d’une explosion lui ayant brûlé les bras et la tête, il enduisit ses brûlures d’huile essentielle, sans trop savoir ce qu’il faisait. Il constata immédiatement les effets apaisants puis cicatrisants de sa mixture. A partir de là, il s’intéressera aux autres vertus des huiles essentielles. Il est considéré par plusieurs comme le père de l’aromathérapie.

Par la suite, d’autres chercheurs poursuivirent ses recherches en se basant sur ses travaux. C’est à la même époque qu’on commença à fabriquer des produits chimiques de synthèse…

Forcément, la bataille ne fut pas facile. Difficile de connaître toutes les propriétés des plantes et à cette époque, la recherche dans le domaine n’était pas des plus précises. Les expériences et les découvertes se faisaient surtout par l’expérimentation. Contrairement aux recherches dans le domaine des produits de synthèse où les données semblaient plus rigoureuses et plus sérieuses.

Très vite, l'industrie réussi à gagner la faveur et la confiance du grand public.

Il ne faudrait pas croire pour autant que le travail de Gattefossé était bâclé ou négligeable. Il n’a pas seulement expérimenté sur lui-même les effets des huiles essentielles. Il a aussi fait un énorme travail pour identifier leurs composantes biochimiques. Ses travaux furent ensuite repris par le Dr.Jean Valnet qui fit connaitre les travaux de Gattefossé. Puis, d’autres reprirent le flambeau… jusqu’à aujourd’hui.

De nos jours, nos connaissances sur les composés biochimiques des huiles essentielles sont plus précises. On parvient aussi à mieux identifier leurs effets, à déterminer une posologie ainsi que la meilleure façon de les utiliser. Les scientifiques s’intéressent davantage au sujet et des études sérieuses sont menées. Des écoles offrent des formations et certaines donnent même accès à un diplôme universitaire. On retrouve aussi de nombreux livres et sites Internet qui abordent le sujet.

Au milieu de tout ça, il devient parfois difficile de regrouper les informations les plus pertinentes. Jusqu’à maintenant, les recherches cliniques ne parviennent pas à démontrer les effets attribués aux huiles essentielles avec toute la rigueur exigée par le domaine scientifique. On considère donc qu’ils sont possibles, mais non-prouvés scientifiquement.

Ainsi, le mode d’emploi des huiles essentielles est fortement basé sur leur utilisation traditionnelle.

Les huiles essentielles (HE), c'est quoi exactement ?

Une huile essentielle (HE) est obtenue à partir d’une plante dont on a extrait une huile aromatique ayant concentré les propriétés de la plante d’origine.

Elle peut avoir des usages multiples: en pharmaceutique, en cosmétique, en aromatique ou pour un usage alimentaire.

On ne parle pas d’« essentielle » dans le sens de nécessaire à l’organisme, comme quand il est question de certains éléments essentiels. On fait plutôt référence à l’essence de la plante.

Petite précision que je trouvais… bah oui, essentielle!

Il ne faut pas non plus confondre avec les huiles végétales. Ces dernières sont généralement produites à partir de graines ou de fruits oléagineux, dans le but d’extraire une substance huileuse, comme on le fait avec de l’huile d’olive, par exemple. Ces huiles peuvent avoir de nombreuses vertus et être utilisées de multiples façons, notamment dans l’alimentation, mais aussi en cosmétique ou en association avec les HE.

Les principales différences entre les deux se trouvent donc à la fois dans leur mode d’extraction, mais aussi dans leurs usages. Les huiles végétales étant beaucoup moins concentrés, elles sont donc généralement considérées comme plutôt inoffensives (sauf certains cas particuliers). Les HE, quant à elles, sont des versions concentrées de la plante elle-même. En ayant conservés les propriétés de la plante d’origine, de nombreuses précautions sont à prendre lorsqu’on les utilise.

Quelles sont leur composition ?

Il faut savoir qu’une HE, ça semble tout simple comme ça, mais en réalité, il s’agit de quelque chose de très complexe du point de vue moléculaire. On peut y retrouver des centaines de composants différents, qui sont regroupés en deux types chimiques principaux:

Sans entrer davantage dans les détails, disons simplement qu’un nombre non négligeable de ces molécules ont des effets bien connus sur l’organisme. Certaines ont des propriétés anti-infectieuses, d’autres encore, un rôle dans la sécrétion d’hormones, et ainsi de suite.

En connaissant la « carte chimique » d’une HE, on peut déterminer dans quelles situations celle-ci peut être bénéfique ou contre-indiquée.

Par contre, cette composition n'est pas immuable. Elle peut varier en fonction de divers facteurs:
  • L’endroit où elle a été cultivée (zone géographique, pays, altitude);
  • Son type exact (il y a plus de 700 variétés différentes d’eucalyptus et toutes n’ont pas les mêmes propriétés);
  • Son cycle végétatif (l’extraction de certaines plantes sera plus propice au moment de la floraison, par exemple);
  • Le type de terre où elle est cultivée (la composition du sol);
  • Le procédé d’extraction (partie de la plante exploitée, méthode d’extraction, durée… qui varie pour chaque plante);
  • Et bien d’autres facteurs encore…

Pour extraire une HE de qualité avec la composition exacte qui est attendue, il y a donc des critères vraiment très, très spécifiques à suivre.

En Europe, les vendeurs peuvent demander à des laboratoires indépendants de tester leurs produits afin de connaître leur composition chimique.  Ainsi, ils peuvent s’assurer de vendre des produits de qualité… ou pas. Cela fait d’ailleurs parti intégrante du processus de traçabilité. Il existe toute une règlementation entourant la production et la vente d’HE, des labels, etc.

De façon raisonnable, on peut croire que les HE achetées en pharmacie ou parapharmacie sont fiables. Par contre, dans les petits « shops » ou sur Internet, il peut être plus difficile de vérifier l’authenticité de la « formule chimique »…

Qu'en est-il de la production des huiles essentielles ?

D’abord, pour être exacte, je ne devrais pas parler de « plante », mais plutôt de « matière première végétale ».

Selon le végétal, les cellules sécrétrices d’essence sont localisées dans les fruits, le bois, les feuilles, les fleurs, les racines, la résine … On distillera alors préférentiellement la partie végétale la plus riche en essence afin d’obtenir les rendements d’extraction les plus élevés.

Source : Revelessence

On distingue principalement deux méthodes d’extraction: la distillation et l’expression ou pression à froid, qui est surtout utilisée avec les zestes d’agrumes.

1. Toutes les matières premières végétales ne sont pas traitées de la même façon.

Certains végétaux doivent être traités très frais, aussitôt après la récolte. On transporte alors les alambics directement dans les champs. D’autres ne peuvent être distillés qu’après avoir séché quelques jours. Les bois, quant à eux, doivent être broyés avant de passer à la distillation.

Vous l’aurez compris: on ne s’improvise pas « extracteur d’huile essentielle ». Cela demande de très solides connaissances en botanique. Il faut aussi savoir identifier précisément chaque espèce botanique, connaître le meilleur moment et la méthode précise pour extraire l’HE.

2. La durée de distillation ne dépend pas de la quantité de matière végétale, mais de leur « type ».

On peut obtenir certaines huiles au bout d’une heure ou deux de distillation.  D’autres en prendront jusqu’à une vingtaine. La difficulté consiste à ne pas arrêter trop tôt le procédé, car on risque alors de perdre des composés aromatiques ayant des valeurs thérapeutiques. Ces derniers composés sont parfois libérés bien après le reste.

3. Il faut beaucoup de matière végétale pour faire une petite fiole d’huile.

Par exemple:

  • Pour 1kg d’HE de clou de girofle, il faut distiller 7kg de produit brut;
  • Pour 1kg d’HE de Rose de Damas, il faut distiller 4000kg de pétales de fleurs (soit un champ complet).

En regardant la quantité de végétaux nécessaire pour la même quantité d’huile, on comprend mieux la différence de prix qui peut exister entre les huiles. Et ça, c’est sans compter les autres paramètres dont je vous ai déjà parlé.

Mieux vaut alors se méfier d’une huile qui serait vendue à un prix très bas par rapport au prix courant. Eh oui, y’a des petits malins qui vendent des huiles frelatées, coupées avec de l’alcool, d’autres huiles ou même avec des produits peu recommandables…

Quelle utilisation peut-on faire des huiles essentielles ?

En fonction de l’effet recherché, l’utilisation sera différente:

  • Il peut être question de l’appliquer en massage sur la peau, généralement mélangée à un corps gras.
  • D’en respirer les effluves grâce à un diffuseur ou en inhalation (jumelée à de la vapeur d’eau par exemple).
  • Certaines peuvent être directement absorbées par voie orale (mais toujours diluées).
  • Et enfin d’autres seront proposées en bain aromatique.

Quels sont les bienfaits qu’elles peuvent apporter ?

Du fait de la grande diversité de leurs composés chimiques, les actions sur l’organisme peuvent être variées: antiseptiques, anti-inflammatoires, calmants voir sédatifs, diurétiques ou laxatifs, etc. Chaque HE possède des propriétés qui lui sont propre et une solution composée d’une ou plusieurs HE peut être proposée pour nombreux «maux».

Des études ont montré que certains composés chimiques pouvaient avoir des effets directs sur l’organisme. L’usage de plantes ou d’huiles dans des situations précises ont aussi eu des résultats probants. Enfin, la littérature et l’usage « traditionnel » associé à certaines huiles nous en apprend encore beaucoup aujourd’hui.

  • Une certaine efficacité face à des bactéries résistantes aux antibiotiques aurait été observé avec des HE de thym ou d’arbre à thé.
  • Une étude aurait souligné la diminution de l’anxiété après une crise cardiaque grâce à l’inhalation d’HE de géranium.
  • La lavande est traditionnellement utilisée pour ses effets apaisants et cicatrisants.
  • Les propriétés répulsives de plusieurs HE sur de nombreux insectes ont aussi été directement observées.

Attention toutefois à bien mesurer mes propos. Oui, des études ont été faites et certaines nous montrent même des résultats encourageants. MAIS, à ce jour, aucune recherche appliquant une stricte méthode scientifique n’a pu démontrer avec certitude une efficacité suffisante pour traiter les maladies graves et sérieuses uniquement avec des HE.

Pour les scientifiques, une seule étude ne démontre rien: il faut qu'elle soit reproductible, transparente et que tous les biais aient été pris en compte, ainsi que bien d'autres choses encore.

On peut toutefois espérer que les connaissances progresseront dans ce domaine.

En attendant, elles peuvent être très efficaces pour soulager de nombreuses affections bénignes ainsi que les bobos du quotidien. Elles peuvent aussi soulager les effets secondaires de certains traitements lourds, après en avoir discuté avec son médecin traitant bien sûr!

Une personne suivant un traitement médical ne devrait jamais utiliser d’huiles essentielles sans en parler avec son médecin ou son pharmacien.

Les interactions sont non seulement possible, mais elles peuvent se révéler dangereuses dans certains cas.

Quels sont les dangers d’une mauvaise utilisation ?

Je crois qu’il semble maintenant bien évident que les effets des HE ne sont pas uniquement du domaine du placebo. Il existe une chimie complexe qui interagit avec notre propre chimie corporelle. Jusqu’à quel point? Cela reste encore à déterminer. Les connaissances progressent, mais il y a encore beaucoup de zones d’ombre…

«Mais si ça marche, alors c’est super! En plus c’est naturel, donc on tient là, la solution parfaite!!!»

Il faudrait franchement arrêter de croire que tout ce qui est naturel est forcément bon pour la santé! Après tout, le plomb aussi c’est naturel, tout comme l’arsenic, les serpents… ou les crocodiles!

J’ai consulté de nombreux sites sur le sujet et tous ceux qui sont sérieux y apposaient des mises en garde et des précautions d’emploi. Oui, il y a des effets notables sur le corps, mais ce n’est pas pour autant qu’on peut les utiliser sans réfléchir et n’importe comment.

Par exemple, ingérer de l’HE peut être dangereux pour la santé, voir mortel, même avec de toutes petites quantités. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes avec des antécédent d’épilepsie ou de convulsions peuvent être extrêmement sensibles aux effets secondaires ou à la toxicité des HE.

Parmi les effets secondaires les plus fréquents, on retrouve des signes:

  • Neurologique : agitation, somnolence, troubles de l’équilibre, hallucinations voire même crises convulsives.
  • Respiratoire: toux, irritation de la gorge.
  • Digestif: Nausées, vomissements, diarrhées.

Ceux dans le domaine médical auront l’impression de lire une section du Guide des Produits Pharmaceutiques (Compendium, Vidal, Guide des médicaments) avec les effets secondaires des médicaments… et bien voilà! C’est exactement ça!

Si certaines HE sont aujourd’hui contre-indiquées chez les femmes enceintes et les enfants, ce n’est pas pour rien… On relève de plus en plus d’incidents et des alertes sont lancées de façon régulière. Dernièrement, ce sont la lavande et l’arbre à thé qui sont dans la ligne de mire, pour leur effet possible comme perturbateurs endocriniens.

Tiens tiens… n’est-ce pas justement l’une des choses que l’on reproche aux additifs alimentaires, utilisés par les industriels ?

L'impact environnemental des huiles essentielles

Pour produire des huiles essentielles, on a compris que cela demande beaucoup de matières premières (et d’énergie). On peut donc aisément se dire que côté environnement, ce n’est pas forcément « top top»… surtout au vue de l’engouement que la population leur manifeste!

Ensuite, malheureusement, nombreux sont les usages qui ne sont pas des plus respectueux de l’environnement. Il faut savoir que les huiles sont hydrophobes, c’est à dire qu’elles ne se mélangent ni dans l’eau ni dans le vinaigre (pensez un peu aux vinaigrettes…). Ajouter des HE dans des produits de lessives ou dans du vinaigre pour nettoyer son intérieur est non seulement inutile, mais risque en plus de polluer les eaux usées (de la même façon que les médicaments…).

Enfin, nous avons compris qu’il y a bel et bien des molécules actives dans ces huiles essentielles… imaginez un peu leur effet sur la faune et la flore aquatique ? Est-ce que les stations d’épurations parviennent seulement à se débarrasser efficacement de ces molécules ?

Mais alors, bonnes ou mauvaises ces huiles essentielles ?

Dans un contexte où la population perd confiance dans les firmes pharmaceutiques, doutant de leur intégrité et de leur transparence, la tentation de se tourner vers « autre chose » est très forte. Le côté naturel et, avouons-le, fort agréable des HE rend l’utilisation de celles-ci très prisées.

Imaginez le bonheur: vous êtes enrhumés, mal de tête, fièvre et votre médecin vous prescrit un bain aromatique par jour, suivi d’un massage avec une pommade qui sent divinement bon.On est bien loin des odeurs de désinfectant de l’hôpital, des médocs qui goûtent mauvais et qui donnent mal au ventre!!!

Des aromathérapeutes confirmés et compétents peuvent s’avérer de bons conseils pour les maux du quotidien. Par contre, il faut tenir compte de certains facteurs qui peuvent rendre l’utilisation des HE aussi risquées que n’importe quel autre médicament.

En somme, comme très souvent, ce n’est pas le produit qui est bon ou mauvais, mais l’usage qui en est fait…

En conclusion

Je vous avoue honnêtement que j’ai vraiment appris beaucoup de choses en faisant ces recherches sur les HE. Pour moi, l’aromathérapie rentrait dans le lot des « médecines non-conventionnelles » au même titre que de nombreuses autres. Je pensais que l’effet placebo pouvait expliquer l’amélioration de certains symptômes, d’autant plus que le côté agréable et apaisant, pouvait permettre au corps de mieux se défendre.

Au final, j’ai découvert qu’il y a des molécules actives, des composants chimiques connus et identifiés ayant un impact réel sur notre organisme.

Toutefois, comme pour n’importe quel autre produit pharmaceutique, il s’agit là d’une pratique vraiment très précise, demandant des connaissances approfondies dans le domaine de la botanique et de la chimie organique

On ne peut pas s’improviser aromathérapeute.

Le risque actuel, c’est que beaucoup de gens se lancent dans leur utilisation sans en connaître les risques et les dangers. On veut enrayer les produits industriels de nos maisons en les remplaçant par d’autres produits, des composés chimiques naturels, mais qui ne sont pas pour autant inoffensifs.

Avant de chercher à remplacer les produits industriels, qu’ils soient pharmaceutiques ou autre, il faudrait peut-être d’abord se demander si on en a vraiment besoin?

Je pense que les HE, bien utilisées, peuvent être d’une grande aide dans bien des situations du quotidien. Toutefois, elles ne sont pas non plus des remèdes miraculeux et rien ne permet de prouver, à l’heure actuelle, qu’ils peuvent remplacer la médecine conventionnelle.

Je rêve d’une médecine qui pourra joindre les pratiques non-conventionnelles à la pratique conventionnelle, dans un but de mieux-être de la personne et non pas pour les intérêts pécuniaires de « gros bonnets »…

Références

Cet article a 8 commentaires

  1. Liline

    Coucou
    Merci beaucoup pour toutes ces précieuses informations, ton article est très complet et étayé de remarques tout à fait judicieuses qui ne peuvent que nous faire sourire, et/ou nous alerter.
    Merci pour tout ce travail de recherches et ta ptite touche personnelle, laquelle, pour ma part j’adore ^^
    Toujours un régal de te lire…merci encore et vivement le prochain article ^^

    1. LaMouthe

      Merci pour ton commentaire, ça fait vraiment plaisir!! 🙂

  2. Ely Doucet

    Super ton article, très détaillé j’ai appris des choses 🙂 ,et je comprend mieux le prix 🤗en Amérique du Sud l’usage des plantes est toujours d’actualité ,mais la plus part consomme plus des « unguento  » =pommade….o directement les plantes, les herboristes sont toujours aussi présentes dans notre quotient heureusement, j’avoue que je suis fan des les huiles essentielle surtout huiles des amandes, huiles d’aragan, lavande ,arnica ..donc je peux que te féliciter et aimer ton post. Je voudrais me faire plaisir avec un post que parle des herboristes,pommades crème etc serait top ..

    1. LaMouthe

      Merci pour ton beau commentaire! Effectivement, dans certains pays, les plantes sont encore très utilisées et on respecte mieux leur « pouvoir ». Ici, malheureusement, on a tendance à croire que « naturel »= « inoffensif »…

      Pour ce qui est de l’idée d’écrire un article sur les herboristes, je la trouve excellente, mais il s’agit d’un métier qui n’existe plus vraiment en Europe… on parlera de « naturopathe », « d’aromathérapeute »ou quelques autres comme ça, mais ce n’est pas exactement la même chose. Si tu écris, n’hésite pas à me dire!!!

  3. Ely Doucet

    Oui en effet plus des herboristes diplômé en tous cas ,mais des herboristes à Paris je ne suis pas totalement sur mais je crois que existent des personnes que apprend le métier encore mais sont pas reconnus avec une diplome, oui exacte nathuropahte et aromathérapeute c’est pas la même chose que une herboriste,aussi il faut savoir que entre les huiles essentielles et les huiles végétales existent des differences 😊🙂👍de fois on peux penser que on parle de le même produit 🙂un peu comme le cacao et la cocoa 🙂

    1. LaMouthe

      Oui, comme tu dis, il est possible qu’il existe des herboristes et peut-être même un DU (diplôme universitaire), mais ce n’est pas une profession officiellement reconnue en France. Après, je ne comprend pas trop en quoi les gens pourraient confondre les huiles essentielles et les huiles végétales… tu veux peut-être parler d’un autre type d’huile ? En français, les huiles végétales sont surtout utilisées en cuisine : huile de tournesol, huile d’olive, huile de coco…

  4. Ely Doucet

    Bah je crois pas non, car huile de coco est aussi utilisé pour des massages de corps, huilezm d amande douce aussi, huile de lavande, pour citer juste quelques exemples, pourquoi tout le monde devrait savoir la différence ?

    1. LaMouthe

      Comme je te disais, le terme « huile végétale » fait généralement référence à un type d’huile alimentaire, utilisée surtout en cuisine et dont la composition varie selon les marques. Je n’ai jamais pensé aux « autres huiles végétales », car elles sont peu utilisées dans mon entourage et que je n’ai jamais entendu parler de leurs « vertus ».

      Ici, j’ai pu constater qu’on utilisait l’huile d’amande douce pour faire des messages aux bébés, tout comme l’huile de lavande chez les adultes. J’ai constaté qu’on utilisait de l’huile de coco ou de l’huile d’olive dans les cosmétiques, mais j’y voyais plutôt un intérêt au niveau de la consistance et de l’aspect « hydratant ». En y repensant bien, je me rappelle que ma mère et mes grands-mères utilisaient de l’huile de ricin, mais aucune idée pourquoi! Du coup, tu as franchement piqué ma curiosité et j’irai sans doute chercher plus d’informations à ce sujet. En attendant, je vais tout de même apporter une petite clarification dans mon article pour éviter toute confusion.

      Un gros merci à toi pour cet apport des plus intéressants!

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