Depuis quelques temps, le sujet du végétarisme a tendance à littéralement enflammer les opinions.
Pour certains, ce mode alimentaire entraine forcément des carences et frôle l’hérésie, surtout lorsqu’il y a des enfants d’impliqués. Pour d’autres, il représente de nombreux avantages, à la fois pour la santé, mais aussi pour l’environnement.
Où est le mythe ? Où est la réalité ?
Depuis plusieurs années, je m’intéresse à cette culture alimentaire pour diverses raisons. Pourtant, je ne suis pas prête à devenir végétarienne: j’aime encore trop la viande pour cela!
Toutefois, j’ai eu envie de mener ma petite enquête pour en savoir plus sur le sujet.
Végétarisme: Entre culture alimentaire et mode de vie
Avant de commencer, il faut déjà se mettre d’accord sur les termes utilisés. Allons-y donc avec quelques définitions.
Végétarien : Qui concerne une personne qui ne mange pas de viande ni de poisson.
Source: l’Internaute
Certains sites internet considèrent qu’il existe quatre types de régimes végétariens.
Le premier, appelé ovo-lacto-végétarisme, correspond à la définition générale du végétarisme: pas de chair animale, mais consommation de lait et d’oeufs autorisée.
Les deux suivants, lacto-végétarisme et ovo-végétarisme, sont définis en fonction de la consommation ou non d’oeuf ou de lait.
Enfin, le quatrième type correspond aux végétaliens. Ceux-là ne consomment aucun produit animal: ni chair ni sous produit tel que les oeufs, le lait ou le miel.
Il ne faut toutefois pas confondre végétaliens et vegans. Ces derniers, outre le régime alimentaire, adoptent aussi un mode de vie qui exclu tout sous-produit de l’exploitation animale. Depuis le port vêtements, le mobilier, les produits testés sur les animaux, les visites aux zoos, etc.
Pour ne pas trop alourdir le texte (qui est déjà assez conséquent), je vais donc utiliser le terme générique de végétarien.
C’est un sujet qui est extrêmement riche et je me suis quelque peu laissée emporter par ma curiosité.
Je suis donc passée d’un article «rapide» à trois articles «bien étoffés» :
- Les origines historique du végétarisme
- Les aspects médicaux et de santé
- Les aspects environnementaux
Ce que l’histoire nous raconte sur le végétarisme
Nos cours d’histoire nous ont appris qu’il y a très longtemps, les populations vivaient d’un régime principalement végétarien. C’était l’époque des fameux chasseurs-cueilleurs. Même s’il leur arrivait de chasser, ils n’avaient pas toujours un morceau de bidoche à se mettre sous la dent…
Ceux là ne faisaient pas trop dans la «philosophie», car il s’agissait souvent de question de survie.
Cela ne nous empêche pas de trouver des traces d’alimentation végétarienne depuis toujours. Comme beaucoup d’autre chose, avec des hauts, des bas, des périodes « sombres » ou encore des temps très en vogue. Ces mouvements ont souvent été initiés ou associées à la religion, à la spiritualité ou à une certaine philosophie de vie.
Les origines du végétarisme : la religion et la réincarnation
Au VIII siècle avant notre ère, l’émergence de l’hindouisme et des concepts de réincarnation a vu la consommation de viande être complètement interdite. Les principes de ce mouvement sont la non-violence, le respect de toute forme de vie et la considération des autres êtres vivants comme étant des égaux.
Encore aujourd’hui, en Inde, le végétarisme reste un mode alimentaire très répandu. Entre 20-30% de sa population le suivrait et ce taux monterait même jusqu’à 80% dans certaines régions!
On y retrouve aussi certains mouvements assez extrêmes, tels que les Bishnoïs. Non seulement ils ont adopté des régimes végétariens très stricts, mais ils se posent aussi comme de véritables protecteurs de toute forme vie, quel quelle soit.
Toujours en Inde, il existe dans certaines régions, des lois interdisant toute consommation ou exploitation animale. On y retrouve aussi des logements qui ne peuvent être occupés que par des végétariens, etc.
Bin oui, quand t’es fervent croyant en la réincarnation, bouffer un poulet ou un porc, ça revient à manger ton grand-oncle ou ta mère. C’est pas funky, et puis, ça pollue le corps et l’âme.
Source : Slate
Végétarisme : Les grands philosophes et l'avènement du Moyen-Age
À l’époque de la Grèce Antique, de grands philosophes tels que Pythagore ou Platon, ont fait l’apologie d’un mode alimentaire excluant toute origine animale.
On peut même considérer cela comme les tous débuts du mouvement vegan. Leurs principaux arguments se basaient sur des principes de protection des êtres sensibles et de non-violence: l’abattage étant considéré comme un crime. Manger de la chair animale venait donc souiller l’âme. Ils s’abstenaient aussi de porter des vêtements en lainage ou en cuir, conformément à leurs principes.
Pour Platon, le fait de consommer de la viande était responsable des guerres, puisqu’il voyait là, une nécessité pour trouver de nouveaux territoires et ainsi étendre les pâturages). Les guerres, les famines et la misère sur le monde… tout cela pouvait découler de la consommation de viande.
Le petit soucis à cette époque, c’est que les sacrifices rituels étaient des phénomènes sociaux importants. On devait respecter la volonté des Dieux. On peut donc très bien imaginer que cela ne plaisait pas beaucoup aux autorités locales…
L’époque romaine est bien connue pour ses excès en tout genre. Hors, si la consommation de viande pouvait en faire partie, il semble qu’au quotidien, les gens n’en mangeaient que très peu.
Les gladiateurs, quant à eux, auraient même eu un régime exclusivement végétarien, principalement à base de haricots. Impressionnant pour des types bien musclés, devant fournir des efforts physiques impressionnants, non?
Au Moyen-Âge, l’histoire nous raconte des choses assez contradictoires.
D’une part, ne pas consommer de viande était considéré comme une hérésie. On l’associait volontiers à des mouvements comme les Bogomiles ou les Cathares.
Que faisait-on avec les hérétiques en ces temps là ? Et bien oui… on les brûlait!
D’un autre côté, dans la chrétienneté, la viande était souvent exclue du régime alimentaire. Le but était d’affaiblir le corps et de lui retirer ainsi ses envies impures. Toutefois, la consommation de poisson a toujours été autorisée.
Les céréales et les légumes, eux, étaient généralement considérés comme de la nourriture « du petit peuple » et donc, indigne des plus fortunés.
Par ailleurs, les propriétaires terriens (seigneurs) étant les seuls à pouvoir chasser, la viande était donc réservée aux grandes tables.
Le végétarisme pendant la Renaissance et l'époque moderne
Avec la Renaissance, on observe un retour du mouvement végétarien avec quelques figures connues, comme Leonard de Vinci, Jean-Jacques Rousseau ou encore Voltaire.
C’est au 19ème siècle que le végétarisme aurait vécu ses plus belles années. Un poète anglais du nom de Percy Bysshe Shelley se serait porté comme un ardent défenseur de la cause animale, pointant du doigt le gaspillage engendré par la production de viande.
En 1847, toujours en Angleterre, est fondée la Vegetarian Society qui deviendra par la suite, la Vegetarian Society of the United Kingdom (VSUK), toujours active aujourd’hui. En même temps, le mot «vegetarian» est créé. Jusqu’alors, les termes utilisés étaient surtout « régime pythagoréen » ou encore « diète végétale ».
Dans les courants présentés jusqu’à maintenant, on peut dire que le végétarisme se rapprochait d’avantage de ce que l’on qualifie aujourd’hui de vegan. On parle beaucoup d’une sensibilité au traitement des animaux, d’un refus de la souffrance animale, de ne pas consommer la chair de nos égaux… Le tout souvent alimenté par des idées de réincarnations, etc.
Aux 19ème et 20ème siècles, de nombreux mouvements isolés prennent de l’ampleur. Certains prônent un mode alimentaire végétarien, sans forcément se poser en défenseur de la cause animale. Même les protecteurs des animaux ne s’associent pas forcément à un régime végétarien strict.
Au début du 20ème siècle, toutefois, ce rapprochement devient une évidence.
Et aujourd'hui...
Aujourd’hui, on assiste à une recrudescence du végétarisme et du mode de vie vegan.
Les principales raisons qui poussent de plus en plus de gens à adopter ce modèle alimentaire sont:
- des convictions éthiques (la cruauté envers les animaux);
- le rejet des méthodes employées dans le domaine de l’agro-alimentaire;
- des convictions écologiques et environnementales;
- la recherche d’un mode alimentaire plus sain pour être en meilleure santé.
Conclusion de ce premier chapitre
Je vais m’arrêter ici concernant l’histoire du végétarisme. Il y a encore beaucoup de choses à dire, mais je crois avoir fait le tour des principaux moments historiques.
Le but pour moi est surtout de montrer que ce modèle alimentaire n’a rien de nouveau. La cause de la défense des animaux a, elle aussi, toujours existé. A travers les âges, de nombreux mouvements philosophiques ont cherché à prendre leur défendre, même s’ils ont longtemps été considérés comme des originaux ou des marginaux.
Aujourd’hui encore, ce phénomène n’a pas fini de faire parler de lui!
Bon ou mauvais pour la santé ou l’environnement ? Ça sera le sujet de mes prochains articles!
A bientôt!
Pour en savoir plus
Végétarisme (définition) et végétalisme
L’histoire du végétarisme ou en version humoristique
Association vegetarienne de France
Article original publié sur mon blog Steem.